Partir au Canada pour devenir guide de traîneaux à chiens, c’est un projet qui ferait rêver plus d’un amoureux des grands espaces. Charly Deparis a relevé ce défi grandeur nature, il passera l’hiver en tant que musher auprès d’une meute de chiens nordiques.
Charly Deparis est sur le point de réaliser un objectif qui lui tient à coeur, celui de devenir musher, guide de chiens de traîneaux, au Québec. Arrivé le mois dernier à Montréal avec son Permis Vacances-Travail (PVT), l’Alsacien de 23 ans ne compte pas rester en ville. Il partira bientôt s’installer dans un chalet près de Mont-Tremblant, dans les Laurentides, pour passer l’hiver au centre d’activités hivernales Kanatha-Aki.
« Tes émotions sont plus accentuées quand tu te sens heureux avec les chiens, c’est à dire tout le temps », lance Charly Deparis. Le jeune musher apprendra dès novembre à connaître la dizaine de chiens qui formeront son attelage pour l’hiver : « Ce que j’aime avec les chiens, c’est qu’ils sont ultra communicatifs même s’ils ne parlent pas. Ils ont le visage très expressif, ils sont toujours contents de te voir, et quand tu sors et qu’il fait -30°C, ils sont contents, donc forcément tu l’es aussi. »
L’excursion en traîneau à chiens est une activité touristique hivernale incontournable au Québec. Charly Deparis partage son plaisir de voir chaque jour le bonheur se dessiner sur le visage de ses clients : « Tu passes tellement du bon temps que t’as pas l’impression de travailler. »
En arrivant au Canada, Charly Deparis n’a pas tardé à chercher le centre d’activités dans lequel il poserait ses valises pour la saison. « Si je n’avais pas réussi à devenir guide, je serais rentré en France cet hiver, car c’est pour ça que je suis venu », assure-t-il. Il raconte avoir mis seulement quatre jours à trouver l’endroit qui lui correspond, le centre Kanatha-Aki, dont le propriétaire est d’ailleurs un Français. Il s’apprête à côtoyer une centaine de chiens, des chevaux… et une quarantaine de bisons !
Avant de s’engager auprès de son employeur, Charly Deparis s’est assuré d’être en accord avec les méthodes employées sur place. « Ce n’est pas que les animaux sont maltraités, mais certains chenils sont débordés, ils se font saisir leurs chiens et doivent même parfois fermer », explique le guide français, qualifiant certains endroits d’« usines à chiens ».
« Le Canada c’est un peu le pays du chien de traîneau, si tu arrives à aller là bas t’as tout gagné », poursuit Charly Deparis. L’Alsacien a découvert le monde du chien de traîneau à l’âge de sept ans. Il a passé une grande partie de sa jeunesse dans la ferme nordique de son ami, dans les montagnes vosgiennes. « J’étais comme un ange, j’étais trop bien là-haut, je ne suis jamais vraiment reparti », confie Charly Deparis. Il y a travaillé toute la saison dernière, offrant des activités comme le canicross et le kart, du traîneau sur roues, dans les chemins de montagne.
Comme la neige se fait rare en France, Charly Deparis et le reste de son équipe de la ferme nordique ont quitté l’Alsace direction les pays scandinaves pour y passer le reste de l’hiver. Ils ont embarqué une vingtaine de leurs chiens pour les emmener faire du traîneau pendant un mois en Suède. « Deux jours et demi de camionnette, c’est un gros périple mais ça vaut le coup, même les chiens devenaient dingues devant autant de neige », se souvient Charly Deparis.
S’il faut un diplôme pour devenir musher en France, c’est l’expérience qui prévaut au Québec. Selon lui, ses séjours auprès des chiens dans les montagnes françaises et au nord de l’Europe lui ont facilité la tâche pour trouver sa place dans ce chenil de Mont-Tremblant. « On te prendra difficilement si tu n’es jamais monté sur un traîneau », précise Charly Deparis.
Constatant que ce métier n’offre souvent ni grande stabilité ni garanties financières, Charly Deparis ne sait pas combien de temps il restera musher. Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il n’imagine pas sa vie loin des chiens : « Quand je rentrerai en France, je vais commencer à faire ma petite meute à moi. J’ai un chien qui m’attend en Alsace, mon chouchou. J’essaierai d’avoir des chiots de ce chien. Et si j’ai un coup de cœur ici, peut-être que j’en emmènerai un en revenant. »