Après un BTS Hôtellerie-restauration à Bordeaux, Mathieu est parti vivre en Suisse avant de venir s’installer au Québec en 2015, pour donner vie au “rêve canadien” de sa femme. Aujourd’hui, il est à la tête de sa propre entreprise : Les Brunchs de Mathieu qui régalent tout Montréal avec les fameuses “boîtes à brunch” livrées à domicile.
Après avoir été sous-chef au Petit Bistro, Mathieu a suivi une formation au SAJE (Service d’Aide aux Jeunes Entreprises) de Montréal. “À la base, je voulais lancer une école de cuisine pour les personnes qui sortent de prison, qui sont en réinsertion professionnelle. J’ai mis ce projet en pause parce que les démarches sont assez lourdes mais j’y reviendrai”, confie l’entrepreneur aussi généreux à la ville qu’en cuisine.
C’est finalement en 2016 que son idée de “boîtes à brunch” lui est venue, comme une évidence. “J’ai lancé le concept pour m’amuser à la base. Et ça a pris rapidement de l’ampleur !”, se souvient le Bordelais qui connait bien sa clientèle, composée à majorité de femmes entre 25 et 35 ans “qui aiment les belles choses”. “Ma boîte à brunch est souvent assimilée à une boîte à chaussures ou à une boîte à bijoux. Alors je fais en sorte que ce soit toujours bien présenté avec des produits frais et faits maison”, confie le Français, aussi chef Au Petit Resto sur Papineau qui aime à rappeler qu’il fait des “choses simples sans s’éparpiller” et qui prévoit de proposer ses produits dans des épiceries fines sous peu.
Ce qui fonctionne le mieux ? “La boîte québécoise : oeufs brouillés, saucisses, bacon, un jus d’orange pressée, trois madeleines et deux crêpes au sucre”, confie Mathieu dont les boîtes sont vendues entre 20 et 25$ l’unité et qui, jusqu’ici, les livrait lui-même au domicile de ses clients. “On va arrêter de servir les boîtes à brunch par nos propres moyens, ce n’est pas un modèle assez viable ! On a décidé de confier la tâche à UberEATS, à Foodora et à À la Carte Express”, explique le cuisinier dont les “boîtes cadeaux personnalisées” constituent la moitié de son chiffre d’affaires.
“On m’a déjà appelé de l’Equateur, du Bénin, de l’Angleterre, de l’Australie ou même de Nouméa : des personnes du monde entier me demandent de faire livrer des brunchs surprises à leurs amis de Montréal !”, raconte le fin gourmet qui s’affaire frénétiquement en cuisine chaque fin de semaine principalement entre 9h et 11h. “Je travaille 10 fois plus en hiver qu’en été : plus il fait froid, plus je suis heureux !”, plaisante le Bordelais ravi de pouvoir répondre à l’appel des estomacs vides et qui écoule en moyenne 5 à 10 kilos de bacon par week-end.
Diversité oblige, Mathieu se concentre aujourd’hui davantage sur les déjeuners d’affaire en cherchant à moderniser le concept de traiteur. “J’installe des stations crêpes et gaufres devant les gens, par exemple. Ou alors je garnis des baguettes au mètre devant les clients, etc”, raconte le Français jamais à court d’idées qui prévoit aussi de donner des cours de cuisine (macarons, brunchs). “Je sous-loue également mon espace aux jeunes entrepreneurs en démarrage”, lance le Québécois d’adoption qui n’échangerait sa vie pour rien au monde.
“En arrivant à Montréal, j’ai eu la chance de n’être qu’avec des Québécois ! J’ai été mis dans le bain tout de suite et j’ai adoré leur gentillesse, ce n’est pas un mythe. (…) Je ne me sens pas plus Québécois que Français mais cette culture fait pleinement partie de moi maintenant. Si je devais partir demain, ça me déchirerait le coeur, c’est certain”, confie le trentenaire qui prévoit de fonder sa famille à Montréal et de faire bientôt un tour du monde avec sa conjointe.
Mais avant cela, il aimerait créer un partenariat avec un restaurant montréalais prêt à l’accueillir pour lancer un brunch en commun, histoire de nouer des liens encore et toujours. “Avec le Bistrot La Fabrique par exemple, j’aimerais ça !”. À bon entendeur…