Fermé plusieurs semaines pour travaux, le Bistro Olivieri s’est refait une beauté pour réouvrir début décembre avec un nouveau chef québécois d’origine bretonne qui a affuté ses couteaux à Montréal et Berlin. Une adresse littéraire et gourmande dans le quartier de Côte-des-Neiges.
Au fond de la librairie Olivieri, on retrouve derrière un rideau de velours le bistro éponyme remis à neuf. “On a tout repeint, changé les luminaires, reconstruit la cuisine et le bar“, résume le chef Jean-Philippe Quintin qui commence sa journée avec un petit café. Il souligne que le plus gros de la transformation ne se remarque pas, sauf les luminaires qui donnent à l’espace un esprit un peu brocante. “J’ai trouvé les lumières chez un vieux monsieur à Saint-Henri dans son garage“, explique-t-il. La terrasse à l’extérieur a également été refaite pour le printemps prochain.
Jean-Philippe Quintin est québecois mais multiplie les influences européennes. Breton par ses arrière-grands parents paternels (son nom de famille évoque une jolie petite ville de Bretagne), il a beaucoup cuisiné avec son père qui “aimait la bouffe“, dit-il. Ancien sous-chef à L’Express à Montréal avec Jean-François Vachon, il a également travaillé sept ans à Berlin et garde de son ancienne épouse portugaise un goût pour la cuisine de l’Europe du Sud. “J’aime les saveurs du Portugal, du Sud de la France et de l’Espagne“, confie-t-il.
Au Bistro Olivieri, le nouveau chef souhaite néanmoins se consacrer à une cuisine locale, de saison. “On est à Montréal et on va travailler avec le terroir québécois, les aliments d’ici”, précise-t-il. Avec des ingrédients que tout un chacun n’utilise pas forcément dans sa cuisine. “J’aime beaucoup les légumes, les morceaux de viandes et poissons moins utilisés : abats et maquereaux frais par exemple. (…) On a un os à moelle sur le menu qui marche bien, je suis très content“, se réjouit Jean-Philippe Quintin.
Ouvert depuis quelques jours seulement, le restaurant se concentre sur un petit menu, avec une carte de vins soigneusement sélectionnés.”On a surtout des vins nature, qui ne sont pas vinifiés, sans alcool ou levure rajoutés (…), commente le chef. On a commencé avec une carte squelette (ndrl : une petite carte avec un choix limité), comme avec le menu, avec des vins français et européens. On va l’agrandir : je voudrais ajouter des vins du Portugal, d’Espagne, d’Allemagne (ils ont vraiment de bons vins en ce moment), d’Autriche…“.
Pour l’instant, le bistro est ouvert du lundi au vendredi à midi et le soir mais il devrait offrir bientôt un service continu et ouvrir les fins de semaine. Jean-Philippe Quintin a également des projets européens et culturels : “Je vais commencer à inviter des chefs qui prennent notre cuisine pour des soirées à thème. (…) J’ai beaucoup de contacts en Europe, on peut les inviter à passer une fin de semaine à Montréal. On peut aussi organiser des repas avec des auteurs qui viennent à la librairie“, annonce-t-il.
En attendant, chez Olivieri on mêle déjà la nourriture de l’esprit et du corps. “Les clients viennent manger puis après ils vont dans la librairie ou ils viennent manger avec un livre et ils s’assoient avec un verre de vin“, raconte le chef. Un bon bouquin et un savoureux repas, n’est-ce pas une certaine définition du bonheur ?