Aloïse Sauvage a ramené son énergie débordante sur la scène Bell des Francos ce dimanche 11 juin 2023 à l’occasion de son premier concert de l’autre côté de l’Atlantique. Elle attendait ce moment avec impatience. « C’était un rêve de jouer ici, je suis très contente qu’il se réalise enfin », lance ravie la jeune artiste fraîchement arrivée de Paris.
« La musique que je fais vient vraiment s’écouter, s’incarner et se regarder en live. Je pense humblement être une artiste de live », explique Aloïse Sauvage, qui souhaite montrer sur scène la dimension multidisciplinaire de son univers.
Danseuse, circassienne, actrice, chanteuse… elle a plus d’une corde à son arc. Devant son public, elle s’exprime autant à travers son corps qu’à travers sa voix. « Mon corps est dansant et interprète les chansons à sa manière », raconte-t-elle.
Aloïse Sauvage et son talent se sont révélés au monde pour la première fois au cinéma lorsqu’elle a incarné le role d’une militante d’Act-Up Paris dans le film de Robin Campillo, 120 Battements par minute (2017).
Elle se présente comme une artiste queer, et son dernier EP, Club des étranges, est, au même titre que ses performances scéniques, une ode à ce qu’elle nomme la queerness : « J’essaie de performer mon identité queer à travers mon corps, la scénographie et les chansons que je partage, tout ça fait partie intégrante de mon projet, c’est ce que je suis. »
Son style ? La pop. C’est en tout cas ce dont elle considère se rapprocher le plus, bien que ses influences rap fassent indéniablement partie de son art. « C’est hybride, les limites sont tellement poreuses que j’ai du mal à donner un nom à mon style musical », révèle la chanteuse.
Un rapport ouvert à la musique, c’est ce qui séduit Aloïse Sauvage lorsqu’elle a posé le pied à Montréal pour la première fois, il y a une semaine. Des étoiles plein les yeux, elle affirme avoir eu un véritable coup de cœur pour cette métropole à « l’énergie calme mais dynamique ». La chanteuse ne cache pas son idée naissante de venir passer plus de temps au Québec afin de s’inspirer et se nourrir de bonnes ondes : « Je suis très sensible aux énergies, ici je ressens une vibe que j’aime. »
« Je trouve que parfois la mentalité culturelle et artistique en France est trop étroite, j’ai du mal à m’y retrouver parce que je suis une jeune artiste qui a des modèles beaucoup plus américains. En France, on a du mal à m’identifier, on me demande de choisir, on ne comprend pas cette petite jeune artiste qui fait pas vraiment du rap, pas vraiment de la chanson, qui sur scène s’envole, danse, a une casquette à l’envers… », explique-t-elle.
À trois heures de son premier spectacle outre-atlantique, sur le visage d’Aloïse Sauvage se dessinait une saine hâte, celle de pouvoir enfin partager son amour de la scène et sa musique avec un public nouveau. « J’espère que le public de Montréal appréciera ce que je propose, qu’il y aura des nouveaux sauvages dans l’aventure », confie-t-elle en faisant référence à son deuxième album Sauvage sorti en automne dernier.
Aloïse Sauvage vient de jouer son premier rôle principal au cinéma dans Sur un fil, le premier long métrage de Reda Kateb. Elle enchaînera les festivals français tout au long de l’été avant de reprendre activement les tournages au cinéma.
Extrait de son album Dévorantes, Si on s’aime
Extrait de son album Sauvage, Love