D’année en année, les questions de vos (plus ou moins) proches lors de vos séjours en France sont désespérément redondantes. Vous avez tout essayé : raconter, expliquer, défendre, nuancer… En vain. Voici quelques propositions pour couper court, et passer au petit-four suivant.
1- T’as chopé l’accent, nan ?
A : “Pas pantoute ! Enfin, j’crois pas. Si, tu trouves ? Des intonations peut-être ? Ayoye, je ne m’en rends même plus compte tsé” (et laissez-les vous zyeuter bizarrement face à tant de québécismes)
B: “Et toi, toujours aussi nul·le en anglais, du coup ?” (n’attendez pas d’avoir trop bu pour répondre de cette façon, ça risquerait de dégénérer)
C : “Pour tout avouer, je suis en train de re-travailler mon accent français (que j’avais totalement perdu) car ils adorent ! Pour le business comme pour la drague, c’est un vrai plus !”
2- Alors… ils sont comment, les “caribous” ? (rires gras)
A : Très différents… (opinez longuement, le regard dans le vide. Concluez par : “bref !”)
B : Bof, pas très différents…. (Buvez votre verre cul-sec. Concluez par : “bref !”)
C: Qu’est-ce que tu veux dire ? (Embarrassement garanti. Concluez par : “bref !”)
3- Et tu penses rester ou revenir ?
A : Je ne sais pas. (Résume l’essence-même de la vie à l’étranger)
B : “Oh, tu sais, mon visa expire dans quatre mois” (La non-réponse qui sauve)
C: “Je prépare mon test de citoyenneté canadienne ! Je le passe l’été prochain” (La réponse qui jette un froid)
4- Tu ne te maries pas avec un(e) Canadien(ne), hein ?
A : “C’est déjà fait !” (Montrez votre bagouze en or massif ou en plastique)
B : “Bof, ils ne m’intéressent pas trop…” (et laissez-les parler pour voir ce qu’ils pensent vraiment de leurs cousins québécois/canadiens)
C : (Si la question était hétérocentrée) Faites votre coming out !
5- Mais ils n’ont pas de vacances, là-bas, comment tu as fait pour venir ?
A : “J’ai pris l’avion.”
B : “J’ai pris des vacances.”
C : “Je suis en télétravail.” (C’est faux, mais jouer avec les clichés est toujours drôle.)
6- Et la France ne te manque pas trop ?
A : “Si, terriblement. Tu peux me passer le camembert, stp ?”
B : “Dissertez sur la notion de “citoyen du monde”. Monopolisez la parole le plus longtemps possible.”
C : “Fondez en larmes. C’est tellement bon de se faire cajoler.”