Le Québec reste une destination favorite des Français décidant d’aller vivre à l’étranger. Pourtant, immigrer ici n’est pas toujours aussi facile qu’on le dit parfois en France. Voici 5 pièges à éviter pour que tout se finisse bien.
Une belle erreur et pas des moindres : penser qu’on peut travailler en tant que touriste ! Non, le Canada ne fait pas partie de l’Europe ni de l’espace Schengen. Pour visiter le Québec, l’autorisation de voyage électronique est élémentaire. L’AVE donne le droit de circuler librement sur le territoire pendant 6 mois ou d’effectuer une formation courte non diplômante. On peut faire une demande de prorogation de statut (fiche visiteur) avant la fin du séjour autorisé. Les délais de traitement étant de 6 mois, vous obtenez au minimum 7 mois de séjour supplémentaire au Canada. Par ailleurs, vous ne pouvez ni travailler ni suivre un cycle d’études reconnu par le Québec comme secondaire, universitaire, technique ou professionnel.
Une visite aux États-Unis, par avion ou par voie terrestre, ne remet en aucun cas votre compteur à zéro. Vous pouvez voyager autant de fois que vous voulez entre les 2 pays durant votre séjour autorisé.
Lorsque le statut est valide ou maintenu, tout va bien. Si on n’a pas fait de demande de prolongation dans le temps imparti (c’est-à-dire avant minuit de l’heure universelle), on a 90 jours pour restaurer son statut de travailleur ou d’étudiant. Au-delà de cette période, à défaut d’avoir soumis une nouvelle demande, on doit rapidement quitter le Canada pour ne pas compromettre toute future demande. Dans le cadre d’une demande de restauration de statut, on doit cesser toute activité sur le territoire canadien.
En revanche, une soumission de prorogation ou de changement de statut avant la fin de validité de son permis ou statut actuel maintient ce statut jusqu’à ce qu’une décision soit prise. C’est ce qu’on appelle statut ‘’implicite’’ ou ‘’maintenu’’. À noter que les délais de traitement actuels sont de 7 mois pour le statut de visiteur, 2 mois pour le permis d’études et 6 mois pour le permis de travail.
À l’aéroport, des téléphones sont à disposition au moment de l’enregistrement des bagages pour demander à voir un agent. Celui-ci délivre un reçu officiel de sortie pour prouver votre bonne foi et éviter tout problème lors de vos futures démarches.
Les groupes Facebook et les forums destinés aux expatrié.e.s pullulent sur la toile. Les expériences partagées cristallisent le vécu de nouveaux arrivants qui vivent des parcours uniques. Dans le cadre d’une immigration, ce qui peut s’apparenter à un exemple similaire ne l’est pas. En aucun cas, les conseils doivent être pris comme parole d’évangile. Valérie Flat, consultante réglementée dans le domaine voit régulièrement des cas qui se sont abreuvés sur des forums de PVTistes : «certains malins pensent savoir tout et donnent de mauvais conseils.» En cas d’impasse, les experts (consultant.e ou avocat.e) sauront mieux donner la marche à suivre. C’est avant tout un investissement sur l’avenir et non un frein à vos démarches.
Le parrainage est l’une des options qui s’offre aux couples souhaitant rester ensemble sur le territoire canadien. Les expert.e.s qui chaperonnent ces derniers dans leur démarche d’immigration ont bien eu du fil à retordre avec quelques binômes qui s’avéraient en fait ne pas se connaître si bien que ça… Lors de l’accompagnement dans un dossier de parrainage, avocats ou consultants réglementés sondent les intéressé.es afin de connaître leurs motivations ainsi que leur sincérité. Dans le cadre d’un accompagnement, Valérie Flat confie que les questions vont jusqu’à l’intimité des couples.
L’agent du Ministère chargé d’étudier le dossier peut avoir recours à une entrevue pour vérifier l’authenticité de la relation en cas de doute. Ceux-ci sont formés pour discerner le langage verbal et non verbal lorsqu’il est biaisé.
Par exemple, le mariage blanc est reconnu comme illégal au Canada. En cas d’inspection plus approfondie, le couperet tombe lourdement d’un côté comme de l’autre.
Côté parrainé, il peut être banni du territoire jusqu’à 5 ans et marque son dossier d’immigration au fer rouge. Le parrain peut également mettre en péril sa future demande de citoyenneté ou toute future demande de parrainage. Le parrain signe par ailleurs, un engagement par lequel il s’engage à rembourser les dettes publiques que la personne parrainée pourrait avoir accumulées durant les 3 premières années, suite à l’obtention du statut de résident permanent, peu importe si les intéressés sont encore en couple ou pas.
Il y a plus d’une raison de se “tenir à carreau” lorsqu’on entend immigrer. Que l’on soit en attente d’un statut permanent ou non, commettre des infractions criminelles impacte lourdement le casier judiciaire. Les antécédents judiciaires tels que le vol, la conduite en état sous l’influence d’une substance ou avec facultés affaiblies ou une bagarre met en jeu l’avenir de votre dossier. À savoir que dans le processus d’immigration, on doit déclarer en tout temps si on est passé.e devant le juge pour les faits évoqués ou si on a été impliqué.e dans une affaire, même si celle-ci a été classée sans suite. L’annotation inscrite à votre casier ne disparaît pas et mieux vaut être transparent.e avec les autorités.