Il porte un nom breton mais a grandi au milieu des vignes. Alexis Couëdic est né au cœur du Beaujolais, dans une famille de vignerons. Il se souvient des vendanges familiales, des repas chaleureux qui les accompagnaient et si, tout juste majeur, il décide de débuter des études d’anthropologie, très vite, le monde de Bacchus le rattrape. On n’échappe pas à son destin !
C’est pourtant en dégustant un blanc de Bourgogne (un Mercurey) que le déclic se produit réellement : « Je n’avais pas l’intention de travailler dans le vin, mais quand j’ai goûté ce cru, cela a été incroyable. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je ne pensais pas que le vin pouvait susciter cette émotion ! C’était une révélation pour moi », rapporte Alexis Couëdic. Ce déclic le replonge dans l’univers de son enfance et le conduit de fil en aiguille, et quelques années plus tard, sur les bancs de l’Université du vin à Suze-la-Rousse pour devenir sommelier-conseil. Sans trop savoir quand, ni comment, Alexis Couëdic comprend que le monde du vin deviendra son horizon professionnel.
Esprit “Beaujo”
Depuis 2015, Alexis Couëdic vit avec son épouse québécoise en famille à Montréal. En traversant l’Atlantique, il a importé sa passion dans la Province blanche et a toujours fait en sorte de travailler au service du vin pour différents organismes. Une expérience qui l’amène aujourd’hui à faire le grand saut. Alexis Couëdic se lance en tant que sommelier indépendant (Soif de Beaujus). L’occasion était trop belle de ne pas profiter ce troisième jeudi de novembre pour redorer le blason du “beaujo”, en organisant une dégustation à sa manière, et avec le même mot d’ordre : « Le vin, c’est du plaisir avant tout. » Le sommelier indépendant veut recréer l’atmosphère originale du vin nouveau : « Pour moi, le Beaujolais est associé à une fête généreuse, simple et conviviale. Et si le Beaujolais nouveau existait déjà avant, c’était bien autre chose. Il y avait une fête de trois jours dans le village, où les gens faisaient le tour des vignerons, se rencontraient, parlaient. Il y avait des huîtres, des moules, de la bouffe, des fanfares. C’est avant tout cela l’esprit Beaujolais, raconte ce nostalgique d’une période où le cru de sa terre natale n’était pas encore juste une date sur le calendrier, le troisième jeudi de novembre. »
Partage et émotion
Cet amoureux du vin élaboré dans une démarche plus “artisanale” qu’industrielle défend un travail authentique et respectueux de la vigne. Et surtout veut casser les idées reçues. Pour ce premier événement qui se déroulera à Oztudio, le Français convie donc sur la table « des vins propres et vivants » et qui goûtent le terroir (lire encadré). « C’est vrai que je veux que ça redevienne un événement digne de ce nom, car en réalité pour sortir un vin si tôt, il y a tout un travail de précision derrière, une connaissance très fine du raisin, de la vigne et du travail en cave. » Alexis Couëdic a réuni des vins qui racontent une région et même des vins primeurs qui peuvent s’oublier dans la cave. Car oui, la découverte de crus est aussi au programme de ces deux soirées.
Mais plus que tout, ce “fou de Beaujus” espère susciter des émotions auprès d’un public curieux. Il envisage d’ailleurs sa nouvelle aventure professionnelle dans cet état d’esprit. « Tout le monde peut parler du vin, ce n’est pas réservé à une élite, avec un vocabulaire spécifique et élitiste. Le vin, c’est le partage et l’émotion, c’est la convivialité et la reconnaissance du travail des vignerons : c’est tout cela qui m’anime et que je veux partager avec le plus grand nombre. »
Soirée Beaujo nouveau et compagnie à Oztudio, les 21 et 22 novembre. Billetterie ici.
https://www.facebook.com/soifdebeaujus/videos/398415007520698/