Tête d’affiche du célèbre Point-Virgule à Paris, chouchou du Montreux Comedy Festival depuis deux ans, première partie des humoristes Fabrice Ebboue, Jeff Panacloc et Farie, Kallagan (Arnaud Benjamin de son vrai nom) est devenu un incontournable du stand-up français. Rencontre.
‘‘Bien joué Callaghan !’’ C’est cette référence à l’inspecteur Harry (joué par Clint Eastwood) qui a inspiré le nom de l’humoriste de 34 ans, qui a toujours voulu faire du stand up. ‘‘Quand j’étais gamin, je regardais les galas “Juste pour rire” à la télé, ça me fascinait’’ déclare l’humoriste. ‘‘Toute ma génération de comiques a grandi avec l’idée qu’un jour, on y serait !’’ Pour son premier passage à Montréal, Kallagan réalise donc un ‘‘rêve de gosse (ndlr: au sens français du terme) : Montréal, c’est mon projet depuis toujours !’’
”Le public est chaud, les autres artistes s’encouragent, l’ambiance est différente que dans les salles françaises.’’ L’artiste confesse cependant qu’il n’a pas encore assez de recul puisqu’il n’en est qu’à sa première représentation dans la métropole québécoise.
‘‘Je ne me mets pas de limites, je vais aussi loin que je veux’’
Trentenaire, papa, fêtard et roi de l’humour décomplexé, l’humoriste s’inspire de sa vie, de ce qu’il voit, ressent, de ce qui le choque ou le fait rire. ‘‘Je ne me mets pas de barrières, je vais aussi loin que je veux dans mes spectacles. Je fais des blagues de cul, mais je parle aussi de politique, de peine de mort ou de tueurs en série.’’ Il nous explique d’ailleurs qu’ici, il aura du mal à montrer l’étendue de son talent : ‘‘Je ne peux pas parler de l’actualité française, ça n’a aucun intérêt.’’
Depuis son premier passage à Montreux en 2014, sa carrière est aujourd’hui ‘‘dans un entre-deux : les gens me connaissent mais ne savent pas d’où : ils connaissent mon nom mais pas ma tête’’, rit l’artiste qui avoue être parfois confondu avec Cauet. ‘‘J’ai encore la sensation de progresser chaque année.’’
Montréal semble être un passage obligé dans la carrière de tout artiste qui se respecte. Selon l’humoriste, les Québécois sortent plus que les Français. Mais ce qu’il apprécie surtout ici ? ‘‘L’humilité, la sérénité québécoise, le goût de la découverte.’’ C’est d’ailleurs ce qu’il conseille à ceux qui ne le connaissent pas encore : ‘‘Vous allez apprendre à me connaître, je vais apprendre à vous connaître : parce qu’un spectacle, c’est avant tout un échange.’’ Alors rendez-vous le 20 avril, 20h au Terminal Comédie Club !