« J’ai de la chance, je suis là où je veux être ! », déclare-t-il dans un éclat de rire. À 24 ans, et entre deux séances de travail, Fabian Galouÿe ne cache rien de son enthousiasme contagieux. Ce jeune artiste talentueux, diplômé de l’École nationale de cirque de Montréal, est le seul Français à avoir été retenu pour participer à l’un des prochains spectacles du Cirque du soleil, qui sera présenté en pleine mer, sur le paquebot Le Belissima, au mois de mars.
Il embarque, au sens propre comme au figuré, pour six mois d’aventure et réalise son rêve d’enfant. Depuis l’âge de 8 ans, Fabien Galouÿe se dit animé par l’univers circassien. « Pour moi, tout a commencé en été dans une colonie de vacances où il y avait une initiation au cirque, explique l’artiste multidisciplinaire. C’est à ce moment-là que j’ai découvert les acrobaties, et tout ce que l’on pouvait exprimer avec son propre corps. Je me suis rendu compte que le milieu du cirque offrait un éventail extraordinaire pour partager avec les autres. Un peu plus tard, vers 14 ans, je me suis même aperçu que je pouvais en faire ma profession, et par chance, mes parents m’ont soutenu. »
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Dès lors, il se donne les moyens d’atteindre ses objectifs et tout semble lui réussir. Après une tournée en Europe, il se présente aux sélections organisées à Paris pour intégrer la prestigieuse École nationale de cirque de Montréal. Banco ! Retenu, il prend un billet et s’envole pour Montréal en 2012. « J’ai tout de suite tout adoré ! L’apprentissage du cirque comme la ville », affirme celui qui se spécialise alors dans le diabolo, et multiplie les apparitions sur scène, comme dans la rue.
Montréal, incontournable
Pour tout amateur de cirque, Montréal est une « ville incontournable, avec de nombreuses opportunités », observe ce Québécois par intermittence, ses contrats l’emmenant parfois dans des contrées très lointaines. « Mais je reviens toujours me poser à Montréal, ma source d’inspiration. D’ailleurs, dès le début, le Cirque du Soleil m’a inspiré dans mon processus de création. »
Sportif accompli mais également artiste, Fabian Galouÿe manie le diabolo avec une impressionnante aisance, et même une certaine évidence. Le diabolo est le prolongement de son corps et emmène ses spectateurs dans des voyages poétiques. S’il a pu dévoiler ses spectacles et participer à des festivals un peu partout dans le monde, il s’est aussi épanoui dans les rues de Montréal, lors du Festival international de Jazz par exemple. « J’aime partager mon univers avec le public dans la rue, pour l’offrir au plus grand nombre, j’aime surprendre les gens, c’est l’essence même du cirque. »
Une histoire de famille
Son aventure avec le Cirque du Soleil a débuté avec quinze autres artistes. L’expérience est pour lui inédite : la troupe va embarquer sur un géant des mers, le Bellissima, et jouer “Syma” et “Varélia”. Ultra motivé, concentré, le Strasbourgeois ne compte plus les heures passées à s’entraîner. Il accumule les journées marathon (jusqu’à 10 h de travail intense par jour) pour préparer la nouvelle création, alterne avec des séances de musculation et répond aux obligations avec le sourire. « Je découvre les emplois du temps la veille pour le lendemain, on répète beaucoup, on crée les chorégraphies. Nous sommes toute la journée en groupe, c’est un peu comme une bonne expérience familiale, quelque chose de très stimulant ! »
La suite de son parcours ? Difficile pour le moment de savoir où Fabian Galouÿe fera danser son diabolo et où il déploiera ses ailes. « Je veux pousser encore mon expérience, aller le plus loin possible. Je réalise mon rêve, mais je ne suis qu’au début. »