De nombreuses heures d’attente, une file interminable….

Comme en 2017, les électeurs inscrits sur la liste électorale consulaire de Montréal ont dû s’armer de patience pour pouvoir déposer leur enveloppe dans l’urne à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle.

Lieu différent, problèmes identiques

Cinq ans après l’organisation critiquée du vote au Collège français Stanislas où de nombreux électeurs avaient attendu plusieurs heures dans le froid pour voter, la mésaventure s’est répétée cette fois-ci en centre ville au Palais des Congrès avec 67 000 personnes attendues potentiellement (11 000 de plus qu’en 2017).

Déjà importante avant l’ouverture des bureaux de vote à 8h, la file d’attente s’est allongée progressivement jusqu’à l’extérieur faisant presque le tour du bâtiment et rendant difficile la circulation sur les trottoirs de l’Avenue Viger et de la place Jean-Paul Riopelle, bondés.

Arrivé sur place vers 10h avec son épouse, Benjamin était désorienté. « C’était ma première élection présidentielle à Montréal donc j’appréhendais un peu par rapport aux échos reçus de 2017. Nous avons dû faire le tour complet du Palais des Congrès avant de trouver le début de la file que des personnes nous ont indiquée. J’ai été surpris par l’absence de signalisation à l’extérieur. Il n’y avait pas d’organisation, aucun personnel du consulat pour nous guider. C’est nous, les électeurs, qui avons créé la file d’attente bien que c’était chaotique car il y en avait plusieurs. »

Du fait de cette queue indéfinie, le temps d’attente a fort logiquement augmenté, de 45 minutes par heure environ. À midi, le Consulat annonçait 2h30 d’attente sur son compte Twitter. De quoi en décourager certains qui n’ont pas souhaité revivre le cauchemar de 2017, soit en restant chez eux et en suivant la situation de loin, soit en rebroussant chemin découragés. Les plus patients ne se sont pas privés de chronométrer leur parcours pour afficher leur mécontentement à leur arrivée à leur bureau de vote.

État des lieux à 16h30 :
⏳ Temps d’attente estimé : 2h15

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— La France à Montréal 🇫🇷🇪🇺 (@FranceaMontreal) April 9, 2022

Un périple à deux vitesses

Malgré les efforts des équipes consulaires pour gérer le flux de personnes, des bénévoles se sont étonnés dans la matinée de ne voir arriver aucun électeur dans certains des 39 bureaux de vote alors que la file d’attente ne cessait de croître à l’extérieur. Une fois le premier sas de contrôle des convocations franchi et les deux escalators empruntés, le temps de vote était généralement inférieur à 15 minutes.

« Nous avons attendu trois heures au total dont 2h30 à l’extérieur, confie Benjamin. C’était bien plus rapide une fois à l’intérieur, rien à dire. » Même son de cloche pour Carole, enceinte, qui a dû patienter deux heures : « Il a fallu 90 minutes avant que je puisse me présenter à un bénévole comme personne prioritaire pour pouvoir prendre l’ascenseur. Même après l’attente, je reconnais être contente d’avoir voté et j’ai compati avec les bénévoles car je l’ai été il y a cinq ans. »

Dans les discussions de sortie de bureau, la frustration de la longue attente se mêlait au soulagement de l’enveloppe déposée dans l’urne. Il restera un second tour le 23 avril avec l’occasion pour le Consulat de rectifier le tir, les zones d’amélioration étant connues. Néanmoins cela ne répondra pas à la question sur le bout de toutes les lèvres des électeurs français montréalais samedi soir : pourquoi un seul lieu de vote ?

« J’ai renoncé ne serait-ce qu’à me déplacer, admet dans ce contexte Aurélien. Entre 20 000 et 30 000 personnes (selon la participation ndlr) qui vont aller voter au même endroit entre 8h et 19h, c’était prévisible en fait. En même temps, nous ne sommes pas en France et l’organisation d’un tel événement n’est peut-être pas aussi simple. Cela demande des autorisations, des locaux et surtout des gens. Vivement que de meilleures solutions soient mises en place.»